DéfintionL'insomnie est un terme créé au XVIe siècle sur la base du latin insomnia (du latin somniculus, « état de celui qui dort ») et signifie stricto sensu la privation de sommeil. L'insomnie est la diminution de la durée habituelle du sommeil et/ou l'atteinte de la qualité du sommeil avec retentissement sur la qualité de la veille du lendemain.
Classification Type d'insomnie | Durée | Caractéristiques de l'insomnie | Traitements possibles par ordre décroissant voir aussi chapitre correspondant |
Insomnie d'ajustement | < 3 mois | Insomnie aiguë transitoire associée à un facteur stressant (psychologique, environnemental, physique ou psychosocial) elle cesse avec l'éviction du facteur causal ou s'il y a adaptation | éviction du facteur responsable si possible renforcement de l'hygiène du sommeil traitement cognitif traitement pharmacologique traitement comportemental |
Insomnie psychophysiologique | > 1 mois | présence d'un conditionnement avec identification d'un facteur s'opposant à l'endormissement ou induisant un état d'hyperéveil : - angoisse de performance pour le sommeil - incapacité à s'endormir à une heure planifiée, mais sans aucune difficulté au cours de situations monotones - qualité du sommeil améliorée en dehors de la maison - activité mentale exacerbée au lit - tension somatique excessive | traitement cognitif renforcement de l'hygiène du sommeil traitement comportemental traitement pharmacologique relaxation |
Insomnie paradoxale | > 1 mois | Insomnie chronique avec quelques nuits normales insomnie très sévère à la lecture de l'agenda du sommeil, absence paradoxale de siestes diurnes dysfonctionnement diurne plus modéré que ne le voudrait l'importance de la privation de sommeil le sujet rapporte un éveil le plus fréquemment induit par des stimuli environnementaux, des pensées intrusives ... | traitement cognitif renforcement de l'hygiène du sommeil traitement comportemental |
Insomnie idiopathique | depuis l'enfance | début de l'insomnie dans l'enfance absence de facteur causal identifié absence de période de rémission | pharmacothérapie spécifique renforcement de l'hygiène du sommeil |
Insomnie secondaire à une maladie mentale | > 1 mois | pathologie mentale diagnostiquée l'insomnie est un signe précurseur d'une pathologie mentale à venir | traitement adaptée de la maladie mentale renforcement de l'hygiène du sommeil traitement cognitif traitement comportemental |
Insomnie par mauvaise hygiène du sommeil | > 1 mois | mauvais planning du sommeil : heures du coucher et levers variables, temps passés au lit excessif, siestes ... abus d'alcool, nicotine, caféine, théine ... activités mentales, physiques ou émotionnelles trop proche du coucher utilisation du lit à d'autres fins que le sommeil : tv, lecture, repas ... environnement de chambre à coucher peu propice au sommeil | renforcement de l'hygiène du sommeil traitement cognitif traitement comportemental |
Insomnie secondaire à une drogue ou une substance | > 1 mois | abus ou dépendance à une drogue favorisant une fragmentation du sommeil (intoxication ou sevrage) médicaments ou aliments favorisants une fragmentation du sommeil insomnie associée à la période d'utilisation, d'intoxication ou de sevrage | sevrage progressif, éviction si possible de la substance renforcement de l'hygiène du sommeil |
Traitementhygiène de sommeilLes habitudes à éviter avant le coucher sont : les activités stimulantes (sports, activités intellectuelles), la prise de stimulants (caféine, nicotine, alcool), la prise de boissons (entrainant des réveils nocturnes pour la miction), de repas copieux, les siestes (notamment après une mauvaise nuit de sommeil).
Maintenir un environnement calme, relaxant et confortable avant le sommeil : lecture, musique, bain ou douche, température ambiante aux alentours de 18 °C[4],[5].
Apprendre à connaitre les signes de fatigue indiquant l'imminence d'un cycle du sommeil et ne pas retarder l'heure du coucher.
les thérapies comportementalesLes thérapies comportementales permettent de rétablir un rythme veille-sommeil satisfaisant, en diminuant notamment de 50% le temps d'endormissement et la durée des réveils nocturnes. Des essais comparatifs ont permis de retenir une meilleure efficacité par rapport au placebo, ainsi qu'une efficacité au moins égale à celle des traitements médicamenteux.
Parmi ces techniques :
la technique du contrôle par le stimulus
Elle consiste à réassocier le lieu où on se couche (la chambre) avec le sommeil : aller se coucher quand le sommeil arrive, utiliser le lit uniquement pour dormir (supprimer la tv, ne plus lire dans le lit, ne pas fumer ... mais tolérance de l'activité sexuelle)
Si le sommeil ne survient pas au bout de 20 minutes, se lever et attendre qu'il revienne avant de se recoucher, tout en maintenant une activité peu stimulante. Procéder de même en cas de réveil nocturne avec difficulté à se rendormir.
Au total : lit = sommeil.
les traitements médicamenteuxParmi les traitements phytothérapiques, seule la valériane a été évalué cliniquement : son effet est modeste. Il est recommandé d'utiliser les extraits aqueux (tisanes) ou les extraits hydroalcooliques qui ne contiennent pas de composants toxiques.
Les plantes telles que tilleul, mélisse, oranger ou verveine sont utilisées traditionnellement dans l'insomnie mais n'ont quasiment pas été évalué.
parmi les traitements modernes, on retrouve :
-les antihistaminiques H1 (doxylamine, diphénydramine, hydroxyzine), utilisés dans les allergies, mais, du fait de leurs propriétés sédatives, sont parfois prescrit dans l'insomnie.
-les essais cliniques concernant les benzodiazépines, utilisées traditionnellement pour leur propriétés anxiolytiques ;
-d'autres psychotropes sont parfois utilisés pour traiter une insomnie, mais dans des indications particulières, et de façon très restreintes, notamment du fait d'une balance bénéfice-risque nettement défavorable : antidépresseurs, méprobamate, barbituriques, neuroleptiques. -les évaluations des hypnotiques ont montré des résultats similaires aux benzodiazépines ;
Critiques Que ce soient les benzodiazépines ou les hypnotiques, il existe des effets indésirables conséquents : vertiges, somnolence diurne, troubles de la mémoire, du comportement (amnésie, somnanbulisme,conduites automatiques, parfois délictueux), chutes et accidents, accoutumance, syndrome de sevrage et dépendance. Les benzodiazépines et les hypnotiques sont classés dans les drogues entrainant une toxicomanie.
l'acupuncture D'après une synthèse réalisée par le réseau Cochrane, les patients traités par acupuncture rapportent une amélioration de la qualité du sommeil. .
Source : Wikipédia